Par lecoqgourmand
Quand il se décide à reprendre Elixia au début des années 2000, Hugo Sublet sait qu’il s’apprête à relever un pari ambitieux : fermée depuis dix ans, sa limonaderie familiale a beau être la plus ancienne de France (1856), la boisson est passée de mode depuis plus de vingt ans. « Au départ, raconte Hugo Sublet, j’avais pour moi des locaux, un savoir-faire et une chaîne d’embouteillage. » L’âge d’or de la limonade ayant cédé sa place aux sodas depuis bien longtemps, le chef d’entreprise choisit de se positionner dans le haut de gamme. « Nous avons tout de suite proposé une limonade artisanale, à base d’eau de source, de sucre de canne, d’extraits naturels de fruits ou de plantes et de colorants naturels. » Le choix est stratégique : avec 70 g de sucre par litre, Elixia est très en deçà des softs drinks, qui titrent alors entre 110 et 120 g de sucre par litre. « Le sucre de canne est aussi important au niveau gustatif, précise le limonadier. Il est beaucoup plus rond que le sucre de betterave, moins raffiné. » Profitant d’une présentation qui surfe sur les codes de la nostalgie et retient l’attention, sa gamme s’agrandit rapidement au rythme des parfums qui deviennent une des signatures de la marque : fraises des bois, sapin, myrtille fruits de la passion… En 2006, l’offre d’Elixia se complète encore avec l’apparition de blancs et rouges limés, une boisson oubliée, faiblement alcoolisée, qui séduira principalement le marché asiatique.
Bientôt New York
En 2007, Hugo Sublet décide de lancer une nouvelle gamme bio. A base de sirop d’agave (sucre non raffiné), cette limonade rencontre vite son public et conforte la marque sur son positionnement premium. Mais c’est 2010 qui sera l’année de la reconnaissance médiatique. En effet, pour répondre à la demande de son importateur à Dubaï, Hugo Sublet met au point une limonade festive et glamour à base de paillettes d’or 24 carats. La presse, qui s’empare de cette nouveauté, apporte à Elixia la notoriété qui lui manquait encore. « Nous devons sans cesse surprendre », reconnaît Hugo Sublet. Et la créativité paye. Avec plus de 60 % de son chiffre d’affaires à l’export, la société jurassienne, qui a déjà séduit l’Europe du Nord, le Canada, l’Asie et le Moyen Orient, s’apprête à attaquer le marché nord-américain en commençant par New York. « En 2014, nous devrions faire 80 % de notre chiffre à l’export, commente Hugo Sublet. Nous avons également de gros espoirs en Chine où nous avons un bureau commun avec plusieurs sociétés du monde de l’épicerie fine. » La limonade française que l’on croyait perdue a réussi sa résurrection.
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