Par lecoqgourmand
Le classement des 50 Meilleures tables du monde est tombé aujourd’hui, assuré d’un service après-vente complaisant de la part de journalistes qui ne font décidément pas leur job. Je ne vais pas revenir là dessus,surtout pas citer de noms, juste rappeler et prévenir les lecteurs de ce blog que ce podium est une imposture qui ne mérite que le mépris. Pire, c’est une opération de propagande au seul service d’un géant de l’agro-alimentaire qui profite de la naïveté du public pour refourguer ses produits. Rien n’a dire s’il s’agit d’eau à bulles (sauf que le classement est quand même une vaste pantalonade), mais quand il s’agit d’ingrédients liés à la mode de la cuisine moléculaire, je dis stop. Comme l’a écrit l’excellent Jean-Claude Ribaut : « Voilà l’enjeu. Glorifier les chefs dont recettes contiennent de l’alginates E401, de la cellulose méthylée E461, des amidons transformés E1142, du monoglutamate de sodium E621, du carraghénanes et du polysaccharides E407, du stabilisant E450, de xantana E415 et de l’azote liquide dont les plasticiens d’art alimentaire imbibent généreusement leur salmigondis glorifiés par la presse. » Autant d’ingrédients qui ont permis en quelques années aux stars de ce Top 50 d’envoyer à l’hôpital pour intoxication alimentaire et chiasse monumentale 63 clients en 2013 pour le seul restaurant Noma (Copenhague, Danemark, 1er du classement cette année encore), ce qui était finalement peu par rapport aux 529 victimes comptabilisées pour le restaurant Fat Duck (Royaume Unis) en 2009, celles de El Bulli les années précédentes, et toutes celles qui ne se sont pas manifestées parce qu’elles ont eu honte d’être tombées dans le piège des Précieuses Ridicules du goût.
COMMENTAIRE
Le récent témoignage de Franck Pinay-Rabaroust, rédacteur en chef de Atabula.com ne fait que me conforter dans mon opinion. Les jurés ne sont que des faire-valoir qui servent une messe déjà dite. Ce classement ne correspond à rien. A rien de sérieux, à rien qui puisse avoir un sens sur l’échelle des talents. Là où je ne suis pas d’accord, c’est lorsque ce journaliste trouve naturelle la problématique soulevée par les intoxications alimentaires. Le lien avec les ingrédients utilisés par les cuisiniers chimistes est une évidence. Le contester, c’est ne pas comprendre la cuisine pour ce qu’elle est essentiellement. A lire, si le sujet vous intéresse :
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